Cartes « Goldschmidt »
Italie? Provence?, milieu du xve s.
9 cartes, enseignes italiennes (?)
peinture avec fond d'or étampé parchemin
140x65 mm dos: carmin foncé
Notes :
"La solution la plus facile consistait à les déclarer fausses. Malheureusement, une expertise de l'Institut Doerner, faite en 1955, compliqua l'affaire." (sic!)
1.
Datation: not before1450
L'analyse spectrale démontra la présence « aux côtés de beaucoup d'or et d'un peu d'argent, de faibles quantités de cuivre, de plomb, de zinc, d'aluminium,de manganèse, de magnésium et de silicium ».,Le rapport concluait « qu'il n'y a aucune raison d'admettre qu'elles ne sont pas authentiques ».
2.
Enseignes ?
"La localisation des cartes ajoute aux difficultés : Klein (op. cit.) avait suggéré un artiste lombard, bien que la forme des enseignes et le style austère bien caractéristique puissent faire penser plutôt à la Provence.[...]"
3.
Support =Parchemin
Le support, quant à lui, est clairement un palimpseste, c'est-à-dire que le parchemin a été réutilisé comme on peut le voir sur la bordure gauche de la carte représentant un évêque. Le fond d'or est étampé et les dos sont recouverts d'un rouge carmin sombre.
Les cartes à jouer sur parchemin sont rarissimes; même les plus anciennes — comme le jeu de Stuttgart sont peintes sur du papier.
(T DEPAULIS, T
arot Jeu et Magie BNF 1984)
Provencal origin of the remaining luxury hand painted cards of a hypothetical lost Goldsmchidt "Taraux" deck dated from paint pigments analys as after 1450
1. Under Cardinal Légat Julien de la Rovere (1476-1503), successor of Charles de Bourbon
2. Two possible Maîtres Cartiers Peintres :
- under Louis XI : Armand TAVERNIER - 1479 : commande pour le
Roi RENE de deux jeux de cartes luxueuses peintes à la main
- under Charles VIII : Pierre PEROUSET - ante fin 1498?
Nota : Tavernier or Perouset could also have realized the hand painted cards at other periods and there may be others candidates for sure because there were many cardmakers and many paintors in
Avignon
- before 1479
- at the same dates 1479-1498,
- after 1498.
BUT as the luxury cards are painted on parchment and that caracteristic is specific of a special taste of King René, my guess goes in favor of :
Armand TAVERNIER - 1479 : commande pour le
Roi RENE de deux jeux de cartes luxueuses peintes à la main
"Made-to-order luxury deck" in
Avignon for King René :
Armand Taverier, peintre, originaire du diocèse de Lyon, plus précisément de Montbrison, fixé en Avignon, en 1446, mort en 1482.
Le 15 janvier 1479, il fournit au Roi René des miroirs, des draps peints et deux jeux de cartes. Il s'agissait sans doute de cartes peintes, de cartes de luxe.
(CHOSSAUT , op. cit.)
Je pense à des cartes illustrées artistiquement par un peintre formé à la miniature et à l enluminure.
Un jeu réservé et conçu pour la noblesse.
Goldschmidt cards are luxuary hand painted cards .
I insist that Tavernier is not only a cardmaker (maître cartier : many years of formation) but a painter (with 3 years of formation under a Master from Burgundy settled in
Avignon.
Armand Tavernier est engagé trois ans chez Guillaume Dombet en 1446 pour apprendre la peinture (au lieu de deux ans).
https://books.google.fr/books?id=9KgeXw ... re&f=false
I think more and more of King René. He is in
Avignon in 1476 and 1478.
La maison du Roi René se trouve au n° 6 de la rue Pierre Grivolas, qui fut dite « rue de Sainte-Claire » (1367), puis « rue du Roi René » (1652) et « rue Royale » (avant 1792). Elle s'est substituée à l'ancienne Livrée du cardinal Jean Allarmet de Brogny, évêque de Viviers que le Roi René acheta en 1476 aux chartreux du Val-de-Bénédiction de Villeneuve-lès-Avignon. Le souverain, qui y séjourna en 1476 et 1478, confia sa décoration à Nicolas Froment. Mise en location en 1489 puis vendue au cours du XVIe
Note : Nicolas Flament had realiezd before in 1475 this diptyque of King René and his wife : Jeanne de Laval :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeanne_de ... 1433-1498)
Has King René worked and supervised the command with Tavernier (1479) during his stay in
Avignon in 1478 ?
He himself a paintor and enlumineur.. It is often stated that he wrote sometimes in gold letters on parchment and did enluminures in gold, silver and other colours.
Spectral analys of the Goldschmidt cards :
L'analyse spectrale démontra la présence « aux côtés de beaucoup d'or et d'un peu d'argent ...
He had also at his Court many paintors and miniaturists on parchment.
Amoureux des arts, le roi René est un des mécènes les plus importants, les plus curieux et les plus originaux de la fin du Moyen-Âge. Toute sa vie, René a enrichi sa bibliothèque de livres somptueusement enluminés, établissant des relations étroites avec des artistes parmi lesquels se dégage la personnalité artistique de grands maîtres comme Barthélemy d'Eyck (identifié au Maître du Roi René ou Cœur d’amour épris), Georges Trubert mais aussi de grands ateliers angevins sollicités par René, comme ceux du Maître de Jouvenel, le Maître du Boccace de Genève ou du Maître du Psautier de Jeanne de Laval. Il s'entoure de peintres, de brodeurs, d'orfèvres et d'enlumineurs célèbres.
Nota : if this hypothesis is accurate, then it is likely that in some manner the events lived by King René in the period preceding 1479 are related .
Pope Sixte IV nominates Julien de la Rovere as Bishop then Archbishop and has in mind his Legacy as Cardinal of Avignon.
But Louis XI has in mind his cousin Charles II de Bourbon.
Mars 1465.
Louis XI insista alors auprès du Vatican pour faire nommer un prélat de sa famille à la légation d'Avignon. Si Paul II s'y refusa, son successeur, Sixte IV, accepta d'en confier la charge à Charles de Bourbon, archevêque de Lyon. Le 2 avril 1472, il reçut les pouvoirs mais non le titre de légat et fut révoqué le 21 février 1476.
Ce qui permit au pape de nommer légat son neveu, Julien de la Rovère, pour lequel l'année précédente, il avait élevé l'évêché d'Avignon au rang d'archevêché.
Furieux, Louis XI décida d'intervenir militairement le 30 avril 1476 pour réinstaller son cousin au palais des papes. Si l'affaire put se régler diplomatiquement, cela n'empêcha point le roi de France de diriger quelques compagnies de routiers soudoyées par ses soins piller Avignon et le Comtat.
Mais le futur Jules II se révéla aussi fin tacticien qu'administrateur éclairé. Ce fut lui qui créa en 1476 le célèbre Collège du Roure, révisa en 1481 les statuts municipaux et qui, après s'être opposé au pape Alexandre VI, en 1494, et être rentré en grâce un an plus tard, reçut magnifiquement César Borgia, le fils du pape, dans son palais d'Avignon. Il fut élu pape le 1er novembre 1503
In mai 1476, Julien de la Rovere is with King René who is in charge of the negociation with Louis XI
https://books.google.fr/books?id=MI7hK- ... re&f=false
Charles ii de Bourbon : Crise de la légation d' Avignon
De 1472 à 1476, il exerce également la charge de légat du pape à Avignon. Il n'y arrive cependant que le 23 novembre 1473.
Le 23 mai 1474, le pape Sixte IV nomme son neveu Giuliano della Rovere en tant qu'évêque d'Avignon, puis deux ans plus tard, légat. Cela provoque un conflit entre Louis XI et le pape, dégénérant à Avignon même entre l'armée royale et les troupes pontificales. Finalement, le 15 juin 1476, afin de résoudre cette difficulté,
Louis XI accueille Giuliano della Rovere à Lyon, et Charles II de Bourbon accepte de perdre la légation.
King René leads the Delegation in May 1476 and brings Julien de la Rovere to Lyon meet Louis XI.
C'est la raison pour laquelle, en 1476, il devient administrateur de l'évêché de Clermont et est créé cardinal par le pape Sixte IV
Le 8 janvier 1476 encore, comme le premier rang du conseil du roi, il signe quatre lettres patentes dont une lettre concernant la liberté de l'Église gallicane, au château de Plessis-du-Parc-lèz-Tours.
Il semble qu'après avoir quitté Avignon, il suit de nouveau les itinéraires de Louis XI. En effet, le cardinal était présent auprès du roi au cité d'Arras le 18 mars 1477
En 1476, le roi René accueille, à Aix-en-Provence, sa fille Marguerite d'Anjou, laquelle était retenue en Angleterre depuis la mort de son époux Henri VI. Le roi de France Louis XI avait payé une rançon de 50 000 écus d'or pour la libération de Marguerite qui fut remise à Rouen aux officiers royaux le 29 janvier 1476. Toutefois, il fallut qu'elle renonçât à ses droits sur l'héritage angevin, en faisant un testament en faveur du roi le 7 mars 1476, avant qu'elle ne s'en aille en Provence. Elle reste près de son père jusqu'à la mort de celui-ci.
Ayant envahi la Lorraine en 1475, le duc de Bourgogne est défait et tué par les troupes de René II le 5 janvier 1477, lors de la bataille de Nancy. Marie de Bourgogne épouse en urgence l'empereur Maximilien Ier du Saint-Empire afin de sauvegarder ses terres, mais la Bourgogne est rattachée au domaine royal français.
Le 22 juillet 1474, le roi René lègue, par son troisième testament, l'Anjou et la Provence à son neveu, Charles III du Maine ainsi que le duché de Bar à René II de Lorraine, un fils de sa fille Yolande d'Anjou. Après avoir été informé de ce testament, le roi Louis XI étant lui-même son neveu fait occuper le duché, le 31 juillet 1474, sous prétexte de l'absence d'héritier mâle direct. Louis XI octroie solennellement et définitivement une municipalité à la ville d'Angers, en février 1475, par la charte de création de la mairie. Le roi René tente de résister et de chercher l'appui de Charles le Téméraire qui eut une alliance en 1465, avec Jean II de Lorraine son fils. Néanmoins, à la suite d'un arrêt de procès au Parlement de Paris le 6 avril 1476, vraisemblablement en raison de l'âge du bon roi, Louis XI lui envoie ses meilleurs ambassadeurs. Le roi René accepte une pension de dix mille livres par an, à condition que, après sa mort, la Provence revienne à Charles III du Maine, dont Louis XI serait l'héritier, et que l'Anjou revienne au royaume de France.
À soixante-cinq ans, le roi René ne veut point commencer une guerre avec son neveu le roi de France. René lui cède l'Anjou sans combattre et se tourne vers la Provence dont il est le souverain et qu’il rejoint aussitôt. Louis XI nomme Guillaume de Cerisay gouverneur de l'Anjou ainsi que maire de la cité d'Angers. L'Anjou cesse dès lors d'être un apanage et entre définitivement dans le domaine royal.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9_d%27Anjou
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The Goldsmchmidt hand painted cards are on parchemin
Hoffmann ("The Playing Card: An Illustrated History" (Edition Leipzig, 1972), p. 80 n. 19) describes them as "Provence (?), middle of the 15th c.: So-called "Goldschmidt Cards". Handpainted, gilded, and punched background on parchment
Thierry DEPAULIS in Tarot Jeu et Magie BNF 1984 pp39-40 writes :
Cartes « Goldschmidt »
Italie? Provence?, milieu du xve s.
9 cartes, enseignes italiennes (?)
peinture avec fond d'or étampé parchemin
140x65 mm dos: carmin foncé
"Ces cartes proviennent de la collection de Victor Goldschmidt qui les publia — sans indication sur leur provenance — dans son livre Farben in Kunst (Heidelberg, 1919 - elles sont une épine dans le pied des spécialistes de la carte à jouer.
La solution la plus facile consistait à les déclarer fausses.
Malheureusement, une expertise de l'Institut Doerner, faite en 1955, compliqua l'affaire. L'analyse spectrale démontra la présence « aux côtés de beaucoup d'or et d'un peu d'argent, de faibles quantités de cuivre, de plomb, de zinc, d'aluminium,de manganèse, de magnésium et de silicium ».,Le rapport concluait « qu'il n'y a aucune raison d'admettre qu'elles ne sont pas authentiques ».
Le support, quant à lui, est clairement un palimpseste, c'est-à-dire que le parchemin a été réutilisé comme on peut le voir sur la bordure gauche de la carte représentant un évêque. Le fond d'or est étampé et les dos sont recouverts d'un rouge carmin sombre.
Les cartes à jouer sur parchemin sont rarissimes; même les plus anciennes — comme le jeu de Stuttgart sont peintes sur du papier.
—Mais ce n'est pas là la seule bizarrerie: une carte, le 5 de Bâtons, se conforme à l'iconographie traditionnelle,encore que sa composition la rattache plutôt au système
d'enseignes espagnoles. On peut aussi identifier le calice, avec un jet et un serpent, comme l'as de Coupes, car on retrouve une semblable représentation au Victoria & Albert Museum (cat. n° 4) ou encore à la Guildhall Library. Nous suivrons aussi Michael Dummett quand il voit dans la carte avec épée et tête de mort un as d'Epées, qui présente quelques affinités avec une figure semblable de la Guildhall.
Dummett suggère aussi que le monstre marin couronné pourrait être une sorte de carte-titre à valeur héraldique:c'est un élément à prendre en considération. Mais ne pourrait-on pas l'identifier avec le « Diable »? Quand au soleil au-dessus des trois collines stylisées, il doit pouvoir se rattacher au tarot (mais peut-être s'agit-ilaussi d'armoiries).
L'autre carte, celle qui nous montre un homme avec un petit chien, une bourse à la ceinture et un faucon sur le poing droit, peut-elle être interprétée comme le Bateleur?
Ici encore un blason apparaît sur la poitrine du personnage. Il s'agit certainement — comme l'a proposé Michael Dummett — d'un fauconnier. Mais pourquoi aussi un chien? Et la roue dentée qui se trouve au-dessus de son épaule droite
Il reste trois autres cartes avec des personnages. Aucune des trois ne peut être clairement rattachée à un atout précis du tarot. Ce qui est troublant, avec ces reines debout ou à genoux, c'est leur position tournée vers l'extérieur, comme si elles devaient être alignées en une suite significative. L'une d'entre elle est peut être l'Impératrice; l'évêque subsistant serait alors le pape.
Il est sûr que la richesse et la variété des jeux avec cartes était bien plus grandes au xve siècle qu'elle n'est aujourd'hui. Ces cartes s'inscrivent vraisemblablement dans un contexte que nous ignorons.
Mais le 5 de Bâtons reste un problème irritant car il ne peut que faire référence à la série conventionnelle.
La localisation des cartes ajoute aux difficultés : Klein (op. cit.) avait suggéré un artiste lombard, bien que la forme des enseignes et le style austère bien caractéristique puissent faire penser plutôt à la Provence.
Mais — et cela vaut aussi pour ce jeu de cartes cynégétique qui s'est vendu
chez Sotheby en décembre 83 — notre conception du style nous pousse toujours vers
la meilleure qualité. Or, en matière de cartes à jouer, nous avons souvent affaire à des niveaux artistiques de troisième, voire de quatrièm eordre. C'est ce qui rend une véritable appréciation stylistique difficile."
Detlef Hoffmann
Leinfelden-Echterdingen, Deutsches
Spielkarten-Museum,B 226 a-i.
Bibl. : W.L. Schreiber, 100 ; Klein, 52 ; Hoffmann,
18etn° 19 ;Kaplan,[/u]